Régulièrement, les membres de Coddity vous font découvrir une partie de leur univers en présentant un artiste, un livre, un film, un jeu, un article…
Pour ce volume 6, nous vous proposons de l'architecture venue tout droit du pays du soleil levant, une série Française, un manga culte, et enfin, un livre nous plongeant dans l'Espagne d'après guerre.
Architecte
Tadao Andō (安藤 忠雄), par Louis
Architecte japonais contemporain, Tadao Andō compte sans aucun doute parmi les plus doués de sa génération.
Je découvre son travail par la visite du Château La Coste, implanté dans ma Provence natale, qu’il a réalisé en 2011. ÉNORME CLAQUE. Je suis figé, saisi par le mariage autant surprenant que finalement parfaitement limpide de ces structures brutes et hypermodernes, tantôt tranchantes tantôt très rondes, et du maquis de la plaine aixoise.
Le matériau est la pièce centrale des réalisations de Tadao Andō. Sortis de leur simple rôle fonctionnel pour en exploiter leur esthétisme brut, leur texture, leurs reflets, l’artiste sait les associer simplement et brillamment, renforçant ainsi l’aspect minimaliste et hypermoderne en filigrane de ses œuvres.
Très présent dans la culture japonaise, le respect de la nature se trouve également au cœur des travaux de Tadao Andō, qui s’intègrent d’une part dans l’espace sans pour autant le perturber (photo 1 - La colline de Buddha) et de l’autre jouent avec ce que la nature a à leur offrir, notamment la lumière, clé de voûte de nombreuses œuvres de l’artiste, comme L’église de la Lumière d’Ibaraki, réalisée en 1989 (photo 2).
Très sensible au sacré, c’est finalement le silence qui ressort des réalisations de Tadao Andō. Le silence de la paix. En témoignent ses mots qui clôturent parfaitement ces quelques lignes.
« L’essence de l’architecture est d’ouvrir le cœur des gens et de les émouvoir de telle manière qu’ils soient heureux d’être sur terre. »
La colline de Buddha (Sapporo, Japon 2015)
L’église de la Lumière (Ibaraki, Japon 1989)
Série
Family Business, par Alexandre
On a tous un ami très optimiste, un enthousiaste qui vous conte ses projets les étoiles pleins des yeux. Projets gentiment bancals, pas toujours réalisables, mais qui y croit dur comme fer. Cet ami ici, c’est Joseph.
Interprété par Jonathan Cohen qui épouse le rôle à merveille.
Joseph travaille avec son père dans la boucherie casher familiale. À 35 ans, il n’est pas épanoui dans son métier et n’ambitionne pas de reprendre la boucherie de son père. il cumule les projets ratés, toujours persuadé d’avoir trouvé l’idée du siècle.
Jusqu’au jour où il apprend d’une source « sûre » que le cannabis va être légalisé. Il rentre alors dans un projet délirant, qui impactera sa vie ainsi que celle de toute sa famille.
Une série française hilarante, dynamique et originale. Remplie de rebondissements inattendus qui nous tiennent en haleine tout au long des deux courtes saisons. Si vous avez aimé l’humour de la web série « Serge le mito », foncez regarder Family Business sur Netflix !
Manga
Death Note, par Mehdi
Probablement le manga le plus iconique et culte de ces 20 dernières années, un must-see, et aussi je pense l’anime le plus accessible pour les personnes qui n’en ont jamais regardé.
Death Note raconte l’histoire d’un lycéen tombé par hasard sur un Death Note, un cahier de la mort (comme son nom l’indique, cela va sans dire) qu’un Dieu de la Mort a laissé tomber dans l’unique but de se divertir.
Le mode d’emploi du cahier est simple, il faut écrire le nom d’une personne et connaître son visage pour que la personne meure d’une crise cardiaque dans les 40 secondes.
Bien que son fonctionnement soit plus complexe au fur et à mesure que l’intrigue avance, c’est en partant de cette règle simple que Light Yagami va avoir la folie des grandeurs (remarque subjective) et vouloir exterminer tous les criminels afin de bâtir un monde parfait sur lequel il régnera comme un dieu.
Les nombreuses morts inexpliquées dans le monde entier éveillent les soupçons d’Interpol et d’un détective extrêmement ingénieux, nommé L (personne ne connaît son identité), qui décide alors d’enquêter sur ce meurtrier qu’il a nommé Kira (“killer” prononcé en japonais).
Ce manga a vraiment gagné en popularité grâce à son adaptation animée sortie en 2006 (réalisée par le studio Madhouse) qui a marqué le genre en terme de qualité d’animation, de dessin et de mise en scène (en terme de musique aussi pas mal de thèmes sont devenus cultes).
Si vous aimez les films d’action bourrins, sans trop de scénario et avec beaucoup d’explosions, alors Death Note n’est absolument pas pour vous.
En revanche, si vous aimez les thrillers psychologiques sombres, bien écrits, palpitants et au scénario complexe, je ne peux que vous conseiller de lire le manga ou bien de regarder l’anime (spoiler: ce genre d’histoire finit rarement bien).
Cover tirée d’un spin-off de Death Note, sorti l’année dernière
Livre
L'ombre du vent, par Ségolène
Le livre nous plonge dans la vie de Daniel, jeune garçon rêveur bercé par la douceur de Barcelone. Un matin brumeux de 1945, son père le conduit au Cimetière des Livres Oubliés, une bibliothèque secrète, immense, renfermant des œuvres anciennes oubliées. Selon la tradition, chaque nouvel initié doit prendre soin d'un livre. Daniel choisit L'Ombre du Vent de Julián Carax.
Dès son retour à la maison il se plonge dans la lecture intégrale de l’œuvre. Fasciné par ce qu’il vient de lire, Daniel tente en vain de trouver d’autres livres de cet auteur inconnu. C’est à ce moment-là qu'apparaît dans sa vie le personnage énigmatique de Laín Coubert, lui aussi à la recherche de livres de Carax afin de les acheter pour les brûler.
Le lecteur suit alors au fil des chapitres les découvertes de Daniel concernant la vie tumultueuse de l’auteur, en parallèle des premières aventures d’adolescent de celui-ci. On y découvrira ses premières histoires amoureuses et ses questions existentielles suite au décès de sa mère. Il sera pour cela aidé de Fermín Romero de Torres, ancien vagabond poursuivi par la police franquiste qui sévit alors à Barcelone.
Dans son œuvre, l’auteur Carlos Ruiz Zafón nous emmène dans une histoire aux multiples rebondissements du début à la fin. Paru en 2001, il livre une vision contemporaine et critique de la période franquiste, qui a énormément marqué l’Espagne entre les années 30 et 70. L’écriture moderne rend la lecture très agréable, et nous laisserait presque penser à une intrigue des meilleures séries TV actuelles. Tant pour sa dimension historique que narrative, L’ombre du vent est un livre passionnant.